La revue
n’est autre qu’un outil d’information, de promotion. Mais cette opinion
dominante est une illusion. La revue a une prégnance qui va bien au-delà de la
communication.
Yves Chevrefils Desbiolles et Rossela Froissart Pezone sont les
auteurs de l’ouvrage Les revues d’art,
Formes, stratégies et réseaux au XXème siècle, qui propose un
panorama des revues marquantes, appliquées au domaine artistique. Elaboré à la
suite d’un colloque, ce regroupement de textes offre une analyse par cas, non
chronologique mais sociologique. Ce livre propose une
lecture pertinente de l’histoire de la revue, et permet d'aboutit une histoire de l’histoire de l’art, comme le définit Rossela Froissart Pezone.
En avril 2008 se tient à Aix-en-Provence un colloque intitulé Les revues d’art, Formes, stratégies et réseaux au XXème siècle. Cette manifestation, qui se déroule sur trois jours, aborde trois grands thèmes: les revues comme laboratoire de création, les revues au frontière et les revues comme lieux de sociabilités militantes.
Sous la direction de Yves Chevrefils Desbiolles, docteur en
histoire de l’art et responsable des fonds artistiques à l’IMEC, de Rossela
Froissart Pezone, maître de conférence à l’université de Provence, de Romain
Mathieu, doctorant en histoire de l’art contemporain, et de Pierre Wat,
professeur d’histoire de l’art contemporain à l’université de Sorbonne Paris I, l’ambition était alors d’étudier les formes, les stratégies et les réseaux établis
par les revues d’art au XXème siècle. Fort du succès de cette entreprise, un livre apparu regroupant les axes explorés. Cependant, le passage du colloque au livre contient plusieurs enjeux plastiques et structurels complexes. Et malgré le caractère laborieux de l'exercice, l'ouvrage offre une véritable cohérence entre les différentes étapes et les divers cas étudiés.
En effet, une
approche structurée et sociologique est adoptée pour appréhender au mieux cette "histoire de l'histoire de l'art". La volonté ici est d’ouvrir un champ d’explorations des
revues d’art, afin de comprendre comment elles, et l’art, ont évolué.
L’intervention diversifiés de professionnels et spécialistes rend compte de l'aspect scientifique de la démarche. Cependant, avec vingt-deux auteurs, le lecteur
est confronté à vingt-deux styles différents. L’écriture varie entre de longues phrases complexes et d'autres concises. Cela impute un manque de fluidité au contenu.
Toutefois,
le livre est organisé de façon à gommer cette lacune. Il est découpé en trois
parties: les hommes, les groupes, les programmes. Ce découpage a une visé
sociologique afin d’exposer le plus clairement possible le cheminement d’une
revue. L’objet né de la volonté d’un homme, qui s’entoure et sélectionne des
axes. Cette orientation offre au lecteur un point de vue logique afin
d’appréhender facilement l’histoire des revues au XXème siècle. Chaque intervenant relate la naissance et l'aboutissement d'une revue en particulier, en étudiant toutes les composantes et le contexte de création. En fonctionnant de la sorte, une histoire de l’histoire de
l’art finit peu à peu à se mettre en place.
Grâce à différents cas
explicitement exposés, le livre démontre comment les revues d’art du XXème
siècle ont contribué à écrire l’histoire de l’art. A la fois champs
d’expérimentations, lieu de manifestes, ou espaces de tendances, la revue est
partie intégrante de l’art.
Pour autant, la spécificité du sujet requière un véritable
engouement pour arriver aux termes de cette lecture. De même, il est regrettable que les cas étudiés les
plus récents ne soient que des années 1970. Certes l’histoire des revues est un vaste
champ d’explorations à mener, mais il aurait été intéressant de confronter des
cas du XXème et du XXIème siècle.
Chevrefils
Desbiolles, Yves, Froissart Pezone, Rossella,
Les revues d’art, Formes, stratégies et
réseaux au XXème siècle,
par C²
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