mercredi 19 octobre 2011

Sleeping beauty

Rachael Blake, Emily Drowning et Peter Carroll dans Sleeping Beauty (2011)


C’est d'abord au festival de Cannes que Julia Leigh, jeune réalisatrice australienne, a fait parler de sa première réalisation. Le second jour du prestigieux festival, la cinéaste et son équipe, dont Emily Browning, actrice phare du film, a en effet présenté Sleeping Beauty, une dystopie du conte de fées. Ce film, frappant par sa dureté et droitesse, mélangeant crimes sexuels et innocence, marque le début d’une carrière prometteuse.

Une jeune étudiante, Lucy, doit partager sa vie entre études, boulot de serveuse et tests médicaux rémunérés. Afin de s’en sortir et pour pouvoir financer complètement ses études, elle se met à la recherche d’un emploi supplémentaire. C’est en parcourant les petites annonces grisatres d’un journal local que Lucy va devenir une belle de nuit, la "sleeping beauty".  Droguée, elle s’endort, pour se réveiller dans son lit de princesse le lendemain matin, sans aucune trace de ce qui a pu lui arriver lors de son sommeil.

C’est dans un laboratoire de recherche que le film démarre de façon brutale. L’ambiance est aseptisée, le silence installé dans la pièce y est dérangeant. Cette atmosphère dure et froide, voire parfaite dans sa netteté, prend plus d’ampleur encore lorsque l’expérience médicale commence: le préparateur enfonce petit à petit un tube de plastique fin dans la gorge de Lucy.  Le silence est seulement violé par les bruits désagréables d’ingurgitation de Lucy, qui doit laisser passer le tube à l’intérieur de son estomac. Cette première scène ne sert que d’écho au reste du film car c’est un autre type de pénétration qui va être l’enjeu de ce Sleeping Beauty. 

Des hommes riches et aisés s’emparent du sommeil de la belle, étalant sur sa peau leurs humiliations et désespoirs, pour s’en aller plus tard, laissant les marques de leurs passage sur son corps, jamais pénétré, mais toujours violé. 




Sortie française le 16 novembre.

Le reporter de l'Improbable

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