mercredi 19 octobre 2011

LE FRAC OUVRE SA PETITE CHASSE AU SNARK

Allons chasser le Snark! Mais qu'est-ce que le Snark? Le Fond Régional d'Art Contemporain de Languedoc-Roussillon nous propose une relecture du récit délirant La Chasse au Snark (1876) de Lewis Carroll avec pour conteur Omer Fast, Denis Savary et Virginie Yassef. Le Snark, créature imaginaire s'évanouie à chaque pas et sa chasse est son unique enjeu. Tel est le point d'ancrage de cette exposition: saisir l'espace et le temps au travers les oeuvres. Mais le parcours dessiné par les artistes semble rendre veine cette quête. 


Virginie Yassef (née en 1970), Pour le réveiller, il suffit d’un souffle, 2008 Installation
éléphant en bois crépi, 230 x 400 x 150 cm, système sonore intégré, 
6 chaises en bois, 55 x 8 x 54 cm (chaque pièce)



Dans la Petite Chasse au Snark, Virginie Yassef et son éléphant invitent à l'écoute. Au sens littéraire comme au sens figuré du terme. Oeuvre intitulée Pour le réveiller, il suffit d'un souffle (2008) l'immense pachyderme de bois laisse échapper des bruits de machines à coudre de ses entrailles. Caisse de résonance, les limites de l'espace deviennent flou. Les limites du corps passent du matériel à l'immatériel. Animal éternel, qui parcoure la Terre depuis toujours, l'artiste interroge le cours de l'histoire: le passé et surtout son futur.

Tandis que Omer Fast se joue des histoires dans le temps. Avec Talk-Show, la nature même d'une histoire et sa réception avec le temps est exploré. L'oeuvre de Omer Fast est à la fois une installation viédo et la trace d'une performance réalisée à l'occasion du festival Performa à New-York en 2009. La projection finale comporte trois écrans juxtaposés sur lesquels six acteurs vont se relayer pour raconter une histoire. Véritable téléphone arabe, l'histoire devient flou à l'image du Snark.

De son côté, Denis Savary, artiste polyforme regarde le temps avec la série Les Grimaces (d'après Luc Andrié) de 11 bustes en plâtre. Ces sculptures de 2008 présente son ami Luc Andrié faisant différentes grimaces. Etrange, ces représentations répétées indiquent un instant spectaculaire qui n'arrive jamais. Une fois encore, le temps s'échappe. Avec l'installation Sans titre (Les Brouettes) de 2010, l'artiste fait à la fois référence à Jean-Marc Chapoulie et Thomas Edison, inventeur du kinétoscope. En diffusant Le Régime de Sambre et Meuse, célèbre marche militaire écrite et composée en 1879, ces sculptures brouillent les pistes. Tout se mélange: histoire, temps, espace. Un mélange insaisissable. C'est presque la personnification du Snark de Lewis Carroll.


Denis Savary (né en 1981), Sans titre (Les Brouettes), 2010 
Installation - bois peint en noir, roues de bicyclettes, 
fichier sonore, 150 x 50,5 x 177 cm (chaque pièce)



Vernissage jeudi 20 octobre 2011 à 18h30

Exposition du 21 octobre au 17 décembre 2011
4 rue Rambaud, 34000 Montpellier
par C²

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